La Cité de la Mode à Paris Quai d'Auzterlitz
Les bâtiments industriels des anciens magasins généraux ont été rénovés pour créer un lieu branché avec boutiques, musées et restaurants.Le site a été ouvert début 2012. Une fois de plus, les moyens n'ont pas manqué mais les choix réalisés pour la partie terrasse bois se sont avérés plus que calamiteux.
On perçoit bien l'intention de l'architecte en posant les lames de terrasse dans l'escalier , dans le sens de la longueur. On a une perspective... patati patata... Mais dès mon arrivée sur le site, je n'aimais pas trop l'idée que les bords de marche soient en bois de bout.
Pour un platelage dans un espace public, avec un passage intense, je n'aimais non plus beaucoup ce profil qui ne peut que fragiliser les lames (diminution de l'épaisseur au bord). Ce profil permet de cacher la structure sous-jacente (alors qu'avec des lames normales on voit les lambourdes à travers les espaces de 4 mm entre les lames). Le choix esthétique se comprend mais ne doit pas se faire au détriment de la durabilité
Le choix du Chêne, comme pour la Passerelle des Arts, me laissait également plutôt dubitatif. Mais comme on dit, il faut laisser sa chance au produit. Voyons donc le résultat après seulement quelques mois....
Le résultat était prévisible.... Avec le passage, les lames se sont abîmées, au bout...
Pas seulement, sur une ou deux lames, mais partout....
Mais le pire sur ces escaliers, est le système constructif choisi. Ici on a choisi d'innover... Quelqu'un a eu une idée géniale : il s'est dit, je vais faire une pose invisible, avec vissage par le dessous sur des tasseaux. ET j'utilise des lames avec un profil fragile, ET je pose les lames dans le sens de la longueur. Mais on ne s'improvise pas concepteur de système de fixation de terrasse et le bazar n'a pas tenu. Quand je suis passé sur le chantier (c'est le mot), les escaliers étaient en train d'être démontés et on pouvait voir le système mis au point par notre bricoleur. Les tasseaux trop fins, en bois non traité.
En sous face, je ne voit pas les vis qui devraient tenir les tasseaux. Je me demande comment ça tient (en fait ça ne tient pas).
Finalement tout a été démonté et refait, plutôt bien (voir les photos suivantes) Je juge très sévèrement ces initiatives. Quand on veut inventer un système ou tester une idée, on ne le fait pas sur des chantiers de cette envergure. On fait une maquette dans son jardin et on prend des précautions. La catastrophe était totalement prévisible mais encore une fois, on a eu affaire à des choix dictés uniquement par des considé- rations esthétiques, sans VOULOIR tenir compte de la réalité du matériau bois mis en oeuvre. La mise en oeuvre elle-même était construite sur des idées farfelues qui ont conduit à ce désastre, avec les conséquences financière qu'on imagine. La partie refaite est très bien. Le bois retenu est l'ipé. Un vrai classe 4 naturel. Un bois stable très dur (adapté au passage d'un lieu public), imputrescible. On a gardé les lames dans le sens de la longueur (décidément, l'architecte ne lâche rien !) ; mais on est passé en pose vissée par le dessus avec des lames de section rectangulaire (normales). Une technique traditionnelle, qui fonctionne, tout simplement.
La pose a été réalisée soigneusement. On voit les vis qui correctement alignées. On voit (un peu) les lambourdes entre les lames d'ipé, mais le résultat est impeccable. L'ipé est plus résistant mécaniquement et les bouts de lames s'abîmeront moins vite que les bouts de lame en Chêne.
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